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Une instrumentalisation de l'antisémitisme contre la gauche internationale en soutien à la Palestine

La France insoumise n'est pas antisémite, ni même le parcours de Corbyn au Royaume-Uni, ou les alliés de gauche de Sanders aux USA. Ces critiques diabolisent la gauche internationale sur des oppositions liées au conflit israélo-palestinien. La LICRA et le CRIF en France soutiennent les objectifs de l'extrême droite israélienne de Netanyahou.


M. Corbyn a été chef de file de la gauche anglaise, chef du Parti travailliste du 12 septembre 2015 au 4 avril 2020. Sa direction fut perturbée par différentes tentatives des blairistes, droite du Parti travailliste, de se débarrasser de lui, en utilisant l'antisémitisme. Tony Blair, ancien Premier ministre anglais, a porté la néolibéralisation du Parti travailliste et la collaboration militaire/politique/économique avec les USA (guerre d'Irak notamment). Le corbynisme a été une réaction de gauche à cette période de droite du parti.


La destruction de Corbyn, ses proches a permis une Union sacrée : des blairistes au Parti conservateur anglais, en passant par tous les secteurs et médias néolibéraux du pays, sachant que Thatcher a largement cassé les mouvements sociaux (en résurgence récent). Peu importe que sous la direction de Corbyn, des pans entiers de la jeunesse se sont remis à faire de la politique, un espoir en l'avenir. La classe politique anglaise est sclérosée, n'inspire plus rien. Corbyn, respiration pour de nombreux nouveaux militantes et militants.


L'antisémitisme s'est imposé telle la meilleure attaque pour exploser la nouvelle direction, trop à gauche pour les néolibéraux. Corbyn, une grande part de la vraie gauche mondiale, dénonce le colonialisme d'Israël en Palestine et soutient la solution à deux États. Les articles ont été composés de témoignages d'anciens du Parti travailliste contre la direction Corbyn, comme Joan Ryan, Ian Austin, Dany Louise, Hellman. Personne ne précise que ce sont des blairistes et soutiens sans concession d'Israël, membres du Labour Friend of Israël. Il y a eu les déclarations politiques anti-Corbyn du grand rabbin Ephraim Mirvis. C'est une pers un brin intéressant, mais dans une défense aveugle d'Israël... Peu importe le soutien de groupes juifs de gauche à Corbyn, proclamés inexistants par la vérité médiatique.


Corbyn n'a jamais été condamné à titre personnel pour des faits d'antisémitisme, même son exclusion du Parti travailliste a été jugée infondée en 2020. Son parcours de lutte contre l'antisémitisme n'était pas remis en cause avant qu'il dérange, beaucoup le saluaient. En dépit des pressions exercées, des tenors néolibéraux, tel l'ex président de la Chambre des communes de confession juive John Bercow, s'étaient refusés à s'en prendre à Corbyn, car Bercow, d'autres connaîssent l'opposition à l'antisémitisme de Corbyn depuis des décennies.


Aux USA, la députée socialiste Rashida Tlaib a aussi vu s'abattre toutes les accusations possibles d'antisémitisme, à cause de son engagement contre la colonisation israélienne. Pourtant, elle est largement soutenue par des assos contre l'antisémitisme, ayant peur de Trump. Ces attaques du Parti républicain et des droitiers du Parti démocrate sur un prétendu antisémitisme de Tlaib ont été agrémentées de racisme, et par des personnes vraiment racistes, sans émouvoir plus que nécessaire ces détracteurs précédents. Or, cette chasse aux sorcières est moins porteuse aux USA. En effet, Sanders, chef de fil de gauche, est issu d'une famille survivante de la Shoah. Toutefois, les médias ont leur pirouette rhétorique à admirer, ils s'en prennent exclusivement à ces proches racisées dessus.


Être une personnalité racisée contre la colonisation israélienne est de toute façon synonyme d'antisémitisme. C'est le cas pour Tlaib, Omar Ilhan, largement soutenues par des assos contre l'antisémitisme. Telle Danièle Obono, en plus en photo avec Corbyn, le tour est joué 14/25


Ce n'est pas que FI qui subit cette campagne de dénigrements. Par exemple, il faut noter que Assa Traoré, une des personnes à la tête du mouvement antiraciste, a travaillé dans une organisation historiquement créée pour sauver les juifs lors de la seconde guerre mondiale. Ainsi, dans une connivence malsaine, l'extrême droite, mêlée à certains de droite, ont reproché à Assa Traoré d'être financée par Rothschild et Soros. Cela constitue un préjugé antisémite ignoble, c'est dire les juifs derrière tout. Une honte une telle allégation.


De plus, la droite et l'extrême droite française ne sont pas à une contradiction près. L'antiracisme serait bien financé par les sionistes Soros et Rothschild, selon eux, mais ils accusent le mouvement antiraciste d'antisémitisme. Ces gens parlent en toute cohérence... En outre, la LICRA avait préféré diaboliser Assa Traoré que dénoncer les théories antisémites sur elle : des "indigénistes". Il est loin le temps de Théo Klein à la tête du CRIF ou Jean Pierre-Bloch de la LICRA. Ces derniers étaient de tout cœur du camp de la paix d'Aloni.


Actuellement, la pensée de gauche est laminée et morte en Israël. Le Parti travailliste n'a pas hésité à gouverner avec l'extrême droite en 2020, avec Netanyahou qui visait Rabin en traître avant son meurtre. Les Accords d'Oslo de Rabin et Arafat sont un lointain souvenir. Cette gauche du Camp de la paix israélien, que Aloni a représenté, n'est plus. Les positions tenues aujourd'hui par la gauche française, FI sont celles qui cimentaient une grande part de la sphère politique israélienne dans les années 80/90.


La LICRA et le CRIF représentent la ligne issue des bouleversements politiques israéliens extrême droitiers. Or, le CRIF est loin de représenter la majorité des juifs de France (en soi 1/3), notamment quand il s'oppose à une conférence sur la solution à deux État en 2018. L'extrême droite israélienne et l'extrême droite européenne, française ont des ennemis en commun : la gauche soutenant la Palestine/solution à deux Etats, et les musulmans/personnes racisées en solidarité à la Palestine. Des liens de circonstances existent bien.


Le discours politicien d'Arfi visant JLM n'est plus celui digne et grave de Pierre-Bloch et Klein. C'est un CRIF à l'écoute de Habib (soutien de Netanyahou) et Goldnadel de Valeurs actuelles, deux proches de l'ancien président du CRIF Kalifat, défendu sans relâche par Arfi. C'est un CRIF qui a rendu hommage à Claude Goasguen, homophobe, raciste et proche des milieux d'extrême droite aussi (à la direction de Ordre nouveau dans les années 70), ou dont les dirigeants ont salué la décision de l'extrême droite de Trump de considérer Jérusalem comme la capitale d'Israël.


La lutte contre l'antisémitisme face à une extrême droite européenne forte et les préjugés systémiques de notre société est une lutte considérable à mener, et ne jamais oublier notre Histoire, l'innommable commis par l'État français de Vichy.


Par Antoine Trupiano Remille

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