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Les Dayan, les Bush Israéliens

La famille Dayan, les Bush Israéliens, le parcours de cette famille est le reflet d'une société israélienne fondée sur le colonialisme, attirée par l'extrême droite fasciste héritière de Jobotinsky et l'avènement d'un pacifisme tardif, contradictoire.


Ce texte est une illustration que les grandes familles de la bourgeoisie israélienne ont un lien fort au colonialisme, ont fondé des carrières sur ce colonialisme. Il y a un lien historique ancré entre armée et pouvoir politique en Israël. Ce qui pose aussi des questions.


Fils de Shmuel Dayan, apparatchik et député du Mapaï (futur Parti travailliste), Moshe Dayan est un des mythes d'Israël. Ce proche de Ben Gourion a été un militaire qui a participé à l'extension coloniale, et un politique qui a pris part aux stratégies d'extension coloniale. Moshe Dayan a été une figure de la Guerre des Six jours. Ce conflit a été déclaré par Israël en 1967, conduisant à l'occupation du Sinaï et du Plateau de Goland, et la fin du soutien de la France gaulliste. C'était un vrai apparatchik du Parti travailliste. Il a finalement trahi le Parti travailliste pour être Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Likoud de Begin en 1977. Pou rappel, le Likoud a été fondé par l'ancienne figure du groupe fasciste Lehi, Shamir (Premier ministre de 88 à 92) et Begin d'Irgoun.


Dayan a participé à la stratégie du Likoud, qui a utilisé l'échec de la Guerre du Kippour de 73 face à l'Égypte et la Syrie. Il a vu un moyen de stabiliser ses relations avec les États arabes pour faire advenir le Grand Israël, apartheid et négation d'un État palestinien. Tout comme le cousin Yigal Hurvitz qui sera de 1977 à 1978 au Ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme et de 1979 à 1981 au Ministère des finances. La famille Dayan planifie ensemble la mise en place de l'implantation coloniale des années 70 aux années 80.


Le Premier ministre Menahem Begin ne se cache pas tant devant la Knesset (Parlement israélien), il animalise le 25 juin 1982 les Palestiniens : "des bêtes qui marchent sur deux jambes". C'est toute cette rhétorique de l'extrême droite fasciste israélienne qui se voit. Les accords du Camp David entre Israël et l'Égypte de 1978 sont le début de l'explosion de l'implantation coloniale sans fin d'Israël en Palestine. Le Likoud en sera largement moteur, notamment avec Mosh Dayan au cœur du gouvernement du Likoud.


L'ancien ministre israélien Dayan était colonialiste. Or, l'idéologie ne le poussait pas à nier l'évidence, il dit le 4 avril 1969 : "Il n'y a pas un seul endroit construit dans ce pays qui n'ait pas eu une ancienne population arabe". C'est un "héro" d'Israël qui dit cela. Il a une idéologie claire le 12 février 1952 à Radio "Israël" : "La préparation à la guerre est imminente, mais il est de la responsabilité de l’armée israélienne de continuer à se battre pour atteindre le point ultime, celui de la création d’un Empire Israélien".


Ce n'est pas la dynastie Netanyahu, qui se transmet une idéologie fasciste puisée dans la vision de Jobotinsky, Ahiméir, du père au fils au petit-fils. La fille de Moshe Dayan est de cette génération emportée par les mobilisations sociales pacifiques des années 80. Le mouvement La Paix maintenant déferle en Israël dans les années 80, et exige la démission du Ministre de la Défense Ariel Sharon pour sa complicité dans le massacre de Sabra et Chatila en 1982 (Israël envahit le Sud du Liban, condamné à l'ONU). Yael Dayan en fait partie.


À noter que le pionnier de la construction des forces de l'air israéliennes Ezer Weizman, l'oncle de Yael Dayan, arrive peu avant au Ministère de la Défense du gouvernement Likoud de Begin en 77. Puis, il accède à la présidence de l'État d'Israël en 1993. Ezer Weizmann a été indéniablement un acteur de la progression de la colonisation israélienne, et un partisan contradictoire des accords d'Oslo en 1993. Soutenir Rabin lui a aussi offert son poste à la présidence, ce qui explique aussi son soutien sur la forme au moins.


Yael Dayan va être une fidèle du Parti travailliste. Elle en est députée de 1992 à 2003. Elle va porter la paix dans un parti qui s'en moque éperdument. Quand la femme de Rabin, Leah Rabin, proclame sa déception du rôle du Premier ministre Barak (1999-2001), Yael reste. Elle va signer les tribunes de paix, animer des conférences, critiquer en soutenant un Parti travailliste en déchéance, et va même jusqu'à appeler à une autocritique de la gauche sur ses postures coloniales en Palestine. De la famille Dayan, elle sera épargnée. Elle n'abandonne pas ses contradictions familiales. Elle invente un pacifisme à son père pourtant épris de colonialisme. Elle essaye tant bien que mal de différencier le Parti travailliste et le Likoud sur la colonisation. Un par erreur sécuritaire l'autre idéologie.


Elle rejoint sa mère. C'est Ruth Schwartz, fondatrice de la maison Maskit, qui va amplifier son pacifisme après le divorce avec son mari. Il ne supportait plus sa défense des Palestiniens : “Je les mets en prison et toi tu leur rends visite !".. nos chemins divergeaient". Ruth Schwartz n'était pas une religieuse, ni même une sioniste convaincue selon elle, elle était toutefois une patriote perdue. Elle était surtout nostalgique : "les Arabes et les Juifs vivaient dans la Palestine d'origine. Pourquoi, ne peuvent-ils pas recommencer ?". Ruth ne supportait pas cette emprise d'Israël sur la Palestine : "Les gens qui font la politique ne voient pas les Arabes... je dois avoir un permis israélien pour entrer à Ramallah". Il est intéressant de lire son dialogue avec la militante Palestinienne Rula Jebreal. Un État, deux États... Ruth Schwartz voulait que tout le monde vive ensemble : "Je suis née ici et j'ai le droit de vivre ici - il en va de même pour la population arabe. Je n'ai jamais été élevé dans un foyer religieux". Excès de naïveté ou exigence d'avenir à suivre ?


Figure défunte du cinéma israélien, fils de Moshe Dayan, le réalisateur Assi Dayan se confronte à la propagande militaire du Tsahal. De la satire dans L'unité Halfon ne repond plus (1976) à la virulente dénonciation du racisme et des crimes dans La Vie selon Agfa (1992).


Les nouvelles générations de la famille Dayan sont le miroir des impostures de la puissante dynastie, telle Amalia Dayan, fille d'Assi. Mariée à un héritier aux USA, elle est mondaine, loin du vécu des Palestiniens, de l'apartheid, la colonisation et appelle à la nuance.


Amalia Dayan regrette le sort des Palestiniens, telle une riche héritière aux propos paternalistes d'une certaine "gauche" mondiale. Du haut de son luxe, après des décennies de colonisation, elle ose parler de dichotomie simpliste entre oppresseur et opprimé sans nuances.


Par Antoine Trupiano Remille

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