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Le massacre de Sabra et Chatila, un acte de génocide

Le massacre de Sabra et Chatila en 1982 est l'un des nombreux massacres sur les Palestiniens. Israël a une responsabilité claire dans cet acte de génocide. Les Palestiniens avaient fui le colonialisme israélien au Liban. stiniens. Israël a une responsabilité claire dans cet acte de génocide. Les Palestiniens avaient fui le colonialisme israélien au Liban.


Après la Seconde Guerre mondiale, le Liban est tenu par les élites maronites (chrétiennes) au pouvoir, avec une minorité sunnite. Ce pays se compte alors en 17 communautés minimum. Un conflit de pouvoir va surgir, et Israël va en profiter pour massacrer les Palestiniens. La Nakba de 1948, que l'historien israélien Benny Morris décrit tel un nettoyage ethnique, le déracinement de centaines de milliers de Palestiniens, créé un bouleversement démographique avec l'exode des Palestiniens dans les États arabes transfrontaliers.


Les deux conséquences directes sont une augmentation de la population chiite au Liban, et une demande par la gauche libanaise d'une laïcisation du pouvoir politique. Un conflit de pouvoir éclate en 1975, les maronites veulent garder pleinement le pouvoir. Les dirigeants maronites seront principalement représentés dans ce conflit par les chrétiens des Forces libanaises et les Phalanges libanaises (Kataëb). L'opposition de gauche est le parti socialiste progressiste et le parti Baas.


Au Sud du Liban, il y a notamment des camps de réfugiés palestiniens, qui ont fui le colonialisme israélien, devenu exponentiel dans les années 70/80. Ainsi, il y a bien une présence de l'Organisation de libération de la Palestine, alors dirigée par Yasser Arafat.


À ce moment, c'est Menahem Begin au pouvoir en Israël, Begin qu'Arendt et Einstein décrivaient en fasciste dans leur lettre de 48. Il est arrivé au pouvoir en 77 avec le Likoud, héritage direct des fascistes Jobotinsky, Ahiméir, proche de Mussolini et du fascisme européen. Le Likoud et Begin visent la création d'un grand Israël et nient tout État palestinien. Or, la résolution 446 (22 mars 1979) du Conseil de sécurité ONU exige l'arrêt "des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens... depuis 1967... aucune validité en droit". Israël veut se débarrasser de chaque dirigeant palestinien. La résolution 468 (8 mai 80) du Conseil de sécurité ONU déclare "illégales" les expulsions de notables palestiniens d'Hébron, Halhoul par les autorités militaires israéliennes, demande de les annuler. Cela continue. Israël aspire aussi à expulser, réduire en cendre toute l'intelligentsia palestinienne. Cela s'inscrit dans une répression particulière contre les mouvements étudiants Palestiniens, comme à l'université Bir Zeit (résolution 592, 8 décembre 86, Conseil de sécurité), ou aujourd'hui.


Le plus gros obstacle au projet du grand Israël (l'annexion de la Palestine) est l'OLP. Fondateur du Likoud, ex figure du fasciste Lehi et futur PM, Shamir décrit des sauterelles Palestiniennes à écraser en 88. Il faut écraser, éradiquer l'OLP d'Arafat, les Palestiniens. Israël a commencé un engagement militaire au Sud du Liban depuis 1978. Le pays profite du chaos ambiant au Liban pour s'immiscer au cœur du conflit, afin de détruire I'OLP et plus loin que cela massacrer les Palestiniens. C'est l'Opération Galilée qui se déchaîne en 82. Israël envahit le Sud du Liban le 6 juin 1982. Les objectifs sont aujourd'hui clairement établis : fin de l'existence de l'OLP, éradiquer la population Palestinienne, amener à son terme ce qui a été fait lors de la Nakba (on a bien mis un enfant dans un four à Deir Yassin). Le pays est alors allié avec les Phalangistes chrétiens (élites maronites dont le pouvoir est contesté). Tout deux ont ce projet d'anéantir toute présence palestinienne. Un massacre est organisé par les Phalangistes chrétiens dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila.


Sabra et Chatila sont sur le territoire occupé de Beyrouth-Ouest, l'armée israélienne justifie cela pour "éviter les risques de violences, les effusions de sang et le chaos". Israël a une responsabilité en droit international de veiller à la paix et la sécurité des civils. Les forces militaires qui effectuent des opérations sur ce territoire occupé de Beyrouth-Ouest, sont ainsi sous l'autorité d'Israël, ayant la responsabilité de la protection des civils. Les documents du ministère de la Défense en Israël établissent cette responsabilité. Selon les documents du Ministère de la Défense israélien et le droit international, toute opération des Phalangistes est sous le contrôle d'Israël, de son armée, et il y a même des traces que la Défense israélienne avait prévu un rôle des Phalangistes concernant les camps.


Le massacre de Sabra et Chatila du 16 au 18 septembre 1982 concerne des civils, notamment des enfants. Ce sont des atrocités qui sont commises. Les enquêtes israéliennes, mondiales abordent bien des femmes éventrées et divers tortures. Guiraud dit juste à ce sujet. Il est consternant d'entendre des véritables révisionnistes en France qui remettent en cause une responsabilité d'Israël dans le massacre de Sabra et Chatila, qui ne fait plus de doute.


Dès 82, des mobilisations israéliennes se sont battues pour cette reconnaissance. Les fondateurs du mouvement La Paix maintenant critique clairement la responsabilité israélienne sur le massacre de Sabra et Chatila. Le gouvernement du Likoud réprime durement ces critiques et se déchaîne face à des "traîtres" d'Israël, comme ils feront contre Rabin en 95. En 1983, Emil Grunnzweig, officier dans la Guerre des 6 jours, manifeste contre la Guerre au Liban, exige la démission du criminel de guerre et ministre de la Défense Ariel Sharon, rendu responsable des massacres des enfants Palestiniens à Sabra et Chatila. Il est assassiné.


Sous pressions, en 1983, la Commission israélienne du juge constitutionnel Kahane écrit que les actes de Sharon sur les massacres de Sabra et Chatila sont "impossible à justifier". Sharon a bien été poursuivi en Belgique, ce pays a pourtant changé sa loi pour l'éviter.


La résolution 37/123 D du 16 décembre 82 (après la 521) de l'Assemblée Générale ONU considère comme acte de génocide le massacre de Sabra et Chatila des phalangistes, avec une responsabilité devenue évidente, indéniable d'Israël. Israël a tant violé la Convention de Genève.


Désormais, des chercheurs, journalistes du monde entier (Seth Anziska, Ronen Bergman...) permettent d'avoir des éléments précis et détaillés sur un massacre planifié de Sabra et Chatila, avec des réunions de coordination entre Israël et les Phalangistes, des USA silencieux.


Le nombre de morts fait l'objet de débats et de minoration. Israël avance évidemment un chiffre bas de 800 morts. L'éminent journaliste israélien Amnon Kapeliouk compte 3 500 victimes. L'historienne palestinienne réputée Nouyawhed al-Hout a réussi à identifier 1400 victimes.


Par Antoine Trupiano Remille

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