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La Palestine, laboratoire du traquage israélien, un traquage au service des dictatures

Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Les Occidentaux ont leurs dictatures excusées, amies de l'OTAN et de leurs intérêts. Celles dont les violations des droits humains intéressent peu nos dirigeants, comme à Bahreïn, en Arabie Saoudite, au Qatar, aux Émirats arabes unis, au Kazakhstan... Israël a fourni à certains de ses régimes le logiciel espion Pegasus pour traquer les opposants, contribuer à des répressions implacables, ou bien à sa propre police.


Il y a le discours théorique de la droite française et européenne, des dirigeants occidentaux, consistant à dire que les dictatures c'est mal. Il y a le discours réel épargnant certains des régimes amis les plus dictatoriaux, et cela, au service d'intérêts économiques et militaires. Il y a l'œil bienveillant de la France sur les ventes de logiciels et de moyens pour réprimer les populations du monde entier.


En dépit de ses tentatives de brouiller les pistes, les liens entre la firme privée NSO et le gouvernement israélien ont été largement révélés. Les forces de sécurité israéliennes n'ont pas hésité à y avoir recours pour viser des militants contre les politiques de Netenyahu.


La Palestine a été le laboratoire expérimental de l'utilisation de logiciels israéliens pour traquer la population, et cela dans une grande indifférence de l'Occident et de la population israélienne. De sorte que tout défenseur des droits des Palestiniens est devenu un ennemi à abattre, notamment les ONG, juristes, les magistrats au cœur des enquêtes de la Cour pénale internationale (CPI) sur les actes commis par l’armée israélienne, par exemple durant les affrontements à Gaza l’été 2014. Il faut rappeler les pressions incroyables exercées sur l'ancienne Procureure Fatou Bensouda. Quand elle a commencé à s'intéresser de trop près à la colonisation de la Palestine, sa famille a été espionnée, menacée, comme l'enquête du Guardian l'avait révélé. Cette dernière a rapidement été remplacée à ce poste, dérangeant bien trop les intérêts des alliés des États-Unis, le tour viendra malheureusement pour l'actuel Procureur Karim Khan. En effet, la Cour pénale internationale alerte encore sur ses méthodes dangereuses, la plupart des pays occidentaux se garde de commenter longuement la question. Ce genre d'agissements se retrouve de Netenyahu a sa principale figure d'opposition Yaïr Lapid ou Naftali Bennett, cet ancien ministre de l'Éducation avait fait la chasse aux ONG son terrain de jeux.


Pour autant, ce n'était que des Palestiniens, des arabes les victimes, pas de quoi alerter outre mesure l'Occident. Puis, Israël a vu les choses en grand avec le projet Pegasus, une cybersurveillance mondiale au service des dictatures, du déni des droits fondamentaux et des pires horreurs. Cela s'est ajouté à la surveillance par Netenyahu de sa population, son opposition, que cela soit des maires, des directeurs de cabinets ministériels, des députés. Sans les découvertes des journalistes, jusqu'où serait allé le gouvernement israélien dans ses obsessions orwelliennes ? Seulement, que l'Occident a été touché par ce système de surveillance, elle a esquissé des gestes de réprobation, sur les Palestiniens d'accord, mais pas sur nous. Tout de même, ces révélations titanesques des médias du monde entier n'ont pas intéressé grandement notre monde médiatique. Israël demeure effectivement un allié inconditionnel du pays des droits de l'Homme qu'est la France. Qui plus est, la France n'est pas en reste sur les logiciels et ventes d'armes à des fins ignobles, vaut mieux ne pas trop en parler finalement.


Ainsi, le régime du Bahreïn a utilisé le logiciel israélien Pegasus dans le but d'étrangler encore davantage son opposition. En 2011, dans une nation de 500 000 citoyens, 100 000 manifestants osent se mobiliser contre le monarque Hamad. Le renfort des forces de l'Arabie Saoudite et des Émirats arabes unis permet d'écraser les révoltes. Depuis, les enfants tués, les cas de tortures, de viols, touchent à peine la monarchie du Bahreïn. La royauté s'amuse bien des recommandations des droits humains de l'ONU. À l'image d'Israël, le Bahreïn a le statut d'allié majeur hors OTAN depuis 2001, et héberge le commandement avancé du Centcom et l’état-major de la Ve flotte des USA. Lorsque l'Arabie Saoudite n'aide pas ses voisins à réprimer sa population, elle constitue un des plus importants alliés des USA.


À ce titre, son utilisation du logiciel espion Pegasus contre des opposants ne pose pas tant de problèmes à l'Occident, comme pour espionner les proches du journaliste démembré Khashoggi. Lors de l'organisation d'événements internationaux, les dictatures amies de l'Occident doivent faire semblant de s'intéresser aux droits humains. Au moment de la Coupe du monde, le Qatar organise enfin des élections législatives, ressortant une disposition constitutionnelle jusqu'alors ignorée. Cela permet de faire oublier sa pratique de l'esclavage pour ses chantiers... Aussitôt la Coupe du monde terminée, le Qatar vient tout simplement de supprimer le droit de vote le 5 novembre 2024. Le recours à un référendum aux électeurs soigneusement choisis accorde un triomphe à l'émir. Le Qatar garde le décor cher aux États occidentaux, en s'inscrivant au cœur de sa Constitution comme un État de droit et une démocratie.


Cette accélération de l'autoritarisme dans les monarchies du Moyen-Orient a fini par avoir la peau du régime hybride que constituait le Koweït. Plusieurs fois suspendu, un Parlement historique résistait envers et contre tout. Il tenait véritablement un rôle important, étonnant au sein d'une monarchie aux dérives absolutistes. Ces élus pouvaient donc exiger la démission d'un ministre, et avaient eu un rôle accru dans la désignation du prince héritier au fil du temps. Or, la démocratie n'est pas rentable. Si bien qu'il faut discuter, débattre, même écouter l'avis du peuple, que de temps perdu pour s'enrichir. Le cheikh Mechaal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah a dissous le Parlement et compte bien s'en débarrasser définitivement. Cet anéantissement progressif de ce soupçon de démocratie est vu d'un bon œil par l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar et le Barheïn. Les révolutions sont un mal contagieux pour tous ces privilégiés, et si le peuple se tient calme chez leurs voisins, cela évite de donner des idées à leur propre peuple. Le traumatisme des Printemps arabes hantent aussi encore ces Monsieurs.


En outre, le Koweït est un État stratégique depuis bien longtemps pour les États-Unis. Il faut se souvenir de l'affaire des couveuses en 1990. Un faux témoignage avait été créé de toute pièce par les proches de Reagan et l'administration Bush. Cela portait sur des bébés tués par Saddam Hussein au Koweït, et avait engendré un grand émoi occidental. C'était l'alibi commode afin de justifier une intervention au Koweït, certainement pas pour aider la population koweïtienne, mais bien évidemment pour préserver des ressources à la disposition de l'Occident et non de Saddam. Dit autrement, la Guerre du Golfe.


Comme le monde des intérêts est complexe, après que les États occidentaux aient placé leurs pions pour renverser le Shah d'Iran en 1979 (dont la France accueillant Khomeiny), le plus grand adversaire des Mollahs et soutien d'une part de l'opposition Iranienne fut Saddam Hussein. Le Royaume-Uni et les USA s'étaient illustrés par un Coup d'État en 1953 contre le Premier ministre démocrate et social Mossadegh, anéantissant toute perspective démocratique en Iran. Ce Coup d'État était au bénéfice d'une royauté autoritaire et loyal aux intérêts des USA. La monarchie semblait devenue un peu trop rebelle dans les années 70, en raison de fortes contestations du peuple iranien.


Le grand ami de Macron, le dictateur du Kazakhstan Tokaïev, a aussi utilisé le logiciel israélien Pegasus pour persécuter ses adversaires. Le Kazakhstan est une dictature brutale qui a férocement anéanti les mobilisations de 2020 en son sein, aidée en cela par Poutine. De Poutine à Macron, tout le monde chérit les ressources du Kazakhstan. Par ailleurs, le 18 décembre 2019, la FI est l'unique groupe politique qui refuse un accord de partenariat et de coopération renforcée de l'UE avec la dictature du Kazakhstan. LR, le Modem, les macronistes, même l'ex-PS Hutin, votent pour. Depuis, la coopération s'amplifie encore.


L'Azerbaïdjan a aussi profité du logiciel israélien Pegasus afin de cerner ses critiques. En plus de ce logiciel, Israël a apporté son aide militaire et tactique aux massacres des Arméniens par son allié l'Azerbaïdjan, sous les silences de la droite française.


Par son soutien à Israël, l'extrême droite, toujours aussi antisémite, paraît avoir choisi des ennemis prioritaires : les arabes et les musulmans (Palestiniens, Libanais...). Cela permet aussi au dirigeant hongrois Orban de bénéficier du logiciel israélien Pegasus pour espionner sa propre population.


Les pays de l'UE, notamment la France, s'illustrent par une complicité certaine auprès de nombreux dictateurs dans l'espionnage de leurs peuples. L'enquête « Predator files » a mis en évidence le rôle des sociétés Nexa et Intellexa, évidemment soutenues par la France dans leur démarche orwellienne.


Une dictature c'est mal, dès lors les classes dominantes vont marquer ce soutien à des dictatures à leurs plus grands adversaires, ceux qui remettent en cause leurs privilèges. En même temps, le regard se tournera bien peu sur certains régimes dictatoriaux amis des intérêts des capitalistes occidentaux et de l'OTAN.


Une dictature, des massacres, des crimes internationaux financés par les USA ou la Russie demeurent inacceptables. Peu importe le vernis respectable que chacun y pose. Ce sont des peuples opprimés, des violences, qui doivent être dénoncés.

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