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La paix d'Aloni face à la haine de Netanyahu

Deux figures de la politique israélienne, deux Israëls.


Benyamin Netanyahu fait son entrée en politique dans les années 70, au cœur d'une Israël historiquement empreinte de socialisme et de sionisme travailliste (notamment Mapam, Mapaï devenu Parti travailliste).


Shulamit Aloni vient de redevenir députée à la Knesset. Ses positions fortes lui avaient valu de perdre son siège en 69, évincée par le Parti travailliste, elle est désormais à la tête de son propre parti de gauche, Ratz (Meretz plus tard). Emblème de la fondation d'Israël, du féminisme israélien, des droits LGBT+, du camp de la paix avec les palestiniens, des droits humains, de la laïcité ; Aloni incarne alors cet autre Israël, ce nouvel Israël, celui que toute une génération de gauche pensait voir advenir.


Benyamin Netanyahu est tout l'inverse, et si Aloni est le camp de la paix, il est le camp de la guerre et de la haine. Il va forger toute une génération israélienne à la haine, à haïr les palestiniens.


Elle soutient le processus de paix des Accords d'Oslo le 13 septembre 1993, en effet, son aspiration de toujours semble se réaliser enfin. Elle est ministre du Premier ministre signataire, Yitzhak Rabin. Il attaque avec virulence ces accords, qui trahirait l'esprit sioniste. Il n'y aura jamais d'État palestinien selon lui. Il entretient un climat politique toxique et violent, faisant de Rabin un véritable traître de son pays. Ce climat mène à l'assassinat de Rabin en 1995 par un jeune militant d'extrême droite.


Elle constate l'effondrement de son espoir de paix. Elle était bien placée pour connaître les défauts de Rabin, qu'elle a critiqué par le passé. Or, le seul dirigeant israélien, qui a eu la justesse, la raison, l'esprit, de préférer la discussion aux armes, a rendu son dernier souffle. La plus belle des morts, celle pour un idéal sioniste de paix. Il y perçoit l'opportunité d'imposer sa domination, d'amplifier la colonisation palestinienne, d'anéantir tous les efforts de personnalités comme Aloni, d'infiltrer son idéologie nauséabonde dans toute la classe politique et la société israélienne.


Elle quitte la vie politique après le trépas de Rabin. Elle est épuisée face au calcul politicien et l'immobilisme de Shimon Perez, rapidement remplacé par Netanyahu et d'autres du même acabit. Ainsi, elle constate impuissante la déchéance du Parti travailliste de Rabin et la mort progressive de la gauche israélienne. Morte de ses trahisons et ses compromissions à Netanyahu, à ce qu'il pense. Comme Perez, ancien ministre des Affaires étrangères de Rabin, Prix de Nobel de la paix en 94, au même poste pour le Likoud en 2001. Il dirige d'une manière ou d'une autre presque sans discontinuité jusqu'en 2021. Il est remplacé par une alliance bancale de tous ceux dit contre lui, de la gauche à la droite, sous la présidence de son sulfureux ancien ministre de l'Éducation, Bennett, ainsiq que le le colonisateur Lapid.


Cette combattante de la Haganah et de l'indépendance d'Israël en 1948, dont les parents ont servi dans l'armée britannique pendant la 2GM, exprime en 2001 : "Vous êtes très fiers en tant que juifs de la diaspora d'avoir un Etat juif. Mais vous devez avoir honte de cet Etat, parce que c'est un Etat d'apartheid où le racisme est légitime. Vous devez réaliser que le dernier pays au monde où les valeurs juives sont défendues, c'est l'Etat juif", puis en 2002 : "C'est très simple de culpabiliser les gens qui critiquent certains agissements du gouvernement israélien et de les étiqueter comme antisémite et d'évoquer l'holocauste et la souffrance du peuple juif". Morte en 2014, telle l'illustration de la dernière figure sans concession à ce qu'incarne Netanyahu.


Benyamin Netanyahu est bien vivant, et plus que lui-même, l'idéologie haineuse qu'il porte, a pourri Israël, anéanti les espérances de paix.


Par Antoine Trupiano Remille

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