L'Israël rigoriste conduit au retour de la résistance armée.
Yasser Arafat, dirigeant palestinien (Fatah), et Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien du Parti travailliste, ont signé les Accords d'Oslo le 13 septembre 1993. Cette date fêtait son anniversaire le mois dernier. Un moment qui fut détruit par l'extrême droite israélienne.
Netanyahu du Likoud déclare alors qu'il fera tout pour qu'il n'y ait jamais d'État palestinien. Par ailleurs, le LR Meyer Habib (proche du président du CRIF, tel Goldnadel de Valeurs actuelles), qui a attaqué hypocritement l'antisémitisme de FI, soutient depuis toujours le Likoud. Quelques temps après, Yitzhak Rabin est assassiné par un militant d'extrême droite israélien le 4 novembre 1995. C'est la mort d'un partisan d'un sionisme de paix et de dialogue, et c'est en cela que je ne suis pas fermement antisioniste, même si c'était loin d'être un ange Rabin.
Son ex-ministre Aloni, figure du féminisme israélien, déclare en 2002 que l'accusation d'antisémitisme est un sujet que nous utilisons pour réprimer toute critique d'Israël. Cette militante infatigable de la paix dénoncera le rôle funeste de l'extrême droite israélienne. Est-ce un procédé nouveau de l'extrême droite israélienne le procès en antisémitisme contre ses opposants ? Après la 2e Guerre mondiale, comme évoqué précédemment, la parlementaire Beba Idelson a porté des lois progressistes pour les droits des femmes, et s'est pris des accusations en antisémitisme, un comble.
Le groupe fondamentaliste palestinien Hamas en sort renforcé, comme le désespoir des jeunes palestiniens qui n'ont plus rien à perdre, et le rejoignent... À noter que le Fatah d'Arafat est historiquement emprunt de laïcité, de sécularisme, bien que devenu corrompu. Son émergence est une conséquence de la politique coloniale israélienne. De nombreux membres du Hamas sont des jeunes palestiniens, sans même un soupçon de pensée idéologique, qui n'ont tristement plus rien à perdre. Prenons la Second intifada, ce n'est pas apparu pour rien.
Devenu Premier ministre, Netanyahu a refusé tout dialogue. Il y a certes eu quelques efforts précédents de Shimon Perez du Parti travailliste, dans la lignée de Yitzhak Rabin. Perez finit tout de même par trahir la mémoire de Rabin pour rejoindre un poste au gouv de Netanyahou.
Le Parti travailliste a pris un tournant de plus en plus conservateur, lâche, dont on voit le résultat. Il a fini par soutenir un temps le gouvernement de Netanyahu. Perdant tous ses intellectuels, penseurs, fuyant une Israël devenue autoritaire, ultra religieuse.
Encore du Likoud, le successeur Ariel Sharon (2001-2006) a amplifié la politique coloniale, soutenu par les USA de Bush. Il a même refusé le moindre dialogue avec Yasser Arafat, prétextant qu'il avait du sang sur les mains. Arafat n'était certes pas un ange, mais il est ironique que Sharon ait osé donner des leçons de morale, au regard de son passé sanglant. Arafat a eu le courage de tenter la paix. L'extrême droite israélienne y a en plus répondu par la mort. Les échecs de Yasser Arafat ont conduit à sa disgrâce auprès des palestiniens. Son projet de paix, enclenché dans les années 90, n'était donc qu'un mirage ?
Israël a vu l'influence électorale des partis très religieux et anti-palestiniens explosés. Le Premier ministre Ehud Olmert (2006-2009) de Kadima fermera lâchement les yeux sur le sort des palestiniens, besoin des voix des religieux et devait cacher sa corruption. Ensuite, Olmert démissionne. Netanyahu incarne alors la plus inhumaine et ignoble politique israélienne jamais entreprise. Autoritaire, summum du colonialisme et rigoriste au niveau religieux. Votant des lois ségrégationnistes en fonction de la judéité.
Dernièrement, un gouvernement hétéroclite, au cœur d'un Front anti-Netanyahu peu clair, a bien été fait. Il a été composé de la plupart des arrivistes du coin (fervents anciens soutiens de Netanyahu pour certains). Cela n'a rien changé à ce qui fut. Dès lors, Netanyahou a donc évidemment repris le pouvoir.
L'Autorité palestinienne, État de Palestine depuis 2013, est sous la présidence de Abbas du Fatah. Il n'a presque aucun territoire, ni même légitimité internationale. Son sort demeure sous l'emprise des volontés des USA. Depuis la chute de Arafat, on l'entend de temps en temps à l'ONU, c'est tout.
Le Fatah est accusé par le Hamas d'être trop complaisant avec Israël, et accusé par Israël d'être trop complaisant avec le Hamas. La jeunesse palestinienne lui reproche aussi sa corruption.
Le 10 mai 2021 fut un moment de persécution des palestiniens, ayant vivement touché l'émotion occidentale du moment. Cette date n'est pas anodine, elle symbolise ce conflit, cet apartheid qui advient depuis en Israël contre les palestiniens selon l'ONU. Ce jour du 10 mai cimente cette profonde divergence de vécu de l'Histoire israélo-palestinienne, pour les uns c'est le jour de commémoration de la réunification israélienne, et les autres la conquête d'une partie de la Palestine, exode, exil, perte, tourment sans fin.
Ainsi, les autorités avaient édicté le 10 mai 2021 l'interdiction d'accès à la mosquée de Al-Aqsa à Jérusalem-Est, territoire palestinien, mais la mobilisation de la jeunesse palestinienne avait amené à la victoire de la levée de cette même interdiction. C'était aussi une manière de contester le droit immobilier rétroactif. Cela consiste en un statut fragile et changeant. Si une personne juive prouve sa résidence avant 1948, un Palestinien peut etre expulsé sans ménagement de sa propre maison, et une disposition inverse équivalente n'existe évidemment pas. Cette mobilisation semblait aussi synonyme du critique des dirigeants palestiniens. De sorte que des familles palestiniennes ont subi des expropriations au sein des territoires occupés, notamment en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Dont le quartier Cheikh Jarrah, depuis 2008, avec plus d'une dizaine de familles expulsées.
Pour terminer les affres de cette journée, il y a eu 150 tirs du Hamas face à Israël. Le groupe était inquiet de la percée d'une mobilisation jeune hors de son influence.
La jeunesse palestinniene commence à comprendre que les recours en justice ne marchent guère, Netanyahou et l'extrême droite se moquent de plus en plus de tout État de droit, mobilisation sociale. En dehors même du Hamas, beaucoup retournent vers une résistance armée.
Par Antoine Trupiano Remille
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