(ceci est fictionnel ou à venir au choix)
L'encre coule encore sur la feuille de cet accord inédit.
En 2017, le secrétaire du PS Olivier s'exprimait certes sur l'élection d'Emmanuel Macron : "le Parti socialiste peut être dans cette majorité présidentielle. Constructif et vigilant". Les proches de Faure, comme Pierre Jouvet, se sont bien présentés comme candidat de la majorité de Macron.
Nous sommes quelques années plus tard, et Faure accepte une coalition comprenant le PS et le bloc présidentiel.
En effet, l'accord est assez vague afin que chacun y interprète ce qui lui paraît le mieux, le député PS Guedj y vante cette tournure de gauche, tandis qu'Aurore Bergé y perçoit l'extrême inverse. Peu importe, tant que tout le monde peut faire bonne figure, c'est ce qui compte après tout.
Ce pacte crée des remous au cœur du faurisme, le secrétaire y perd donc au passage certains de ses militants ou élus. Faure voulait éviter à tout prix de conforter son opposition hollandiste, qu'il le menace de torpiller l'accord si ces derniers n'ont pas quelques gouttes de la soupe. Or, ces derniers ont bataillé pour obtenir cette signature. Dès lors, les strapontins accordés par Emmanuel Macron sont partagés entre fauristes et hollandistes. Le Parti de la rose fanée sauve un brin la situation, en ayant eu de justesse un ministère régalien. Toutefois, la condition de Macron est de choisir lui-même le PS à y nommer. Cela demeure un secret de polichinelle, puisque que Faure insiste sur les plateaux télévisés sur un compromis trouvé ensemble, les journalistes ne cherchent de toute façon pas plus loin.
Une guerre verte s'ouvre au bureau national des Écologistes. Personne ne comprend la position du parti. Certains entrent au gouvernement, d'autres s'y opposent. Chacun dit représenter le parti dans sa position. Un membre du bureau national aborde un recours juridique en cours, de l'esbroufe selon le nouveau ministre Yannick Jadot. En outre, Génération s. prévient du départ imminent de leurs députés du groupe à l'assemblée, si Les Écologistes ne se ressaisissent pas rapidement.
De même au PCF. Officiellement, le groupe de la Gauche démocrate et républicaine vote contre tout soutien ni participation au gouvernement de coalition, dénonçant "une trahison historique de la gauche". In fine, ce communiqué est fortement influencé par le poids des députés ultramarins, alertant de leur possible départ au groupe LFI dans le cas contraire. Tandis qu'il est presque impossible de savoir ce que le PCF en tant que parti soutient ou non. Un vote reporté encore et encore est censé trancher. Pas un mot sur ce ministre PCF revendiqué qui prend place au gouvernement.
La cohabitation entre les PS et les macronistes se passe relativement bien. Une part du PS, notamment hollandiste, se sent revivre. Plus besoin de parler de Palestine, l'antiracisme, de droit du travail, de signer des programmes dont on se moque éperdument. Il est possible d'assumer sa véritable idéologie en se proclamant une gauche de gouvernement et au gouvernement.
Les mois se profilent, et un adhérent PS accoste Carole Delga en conférence lors des questions : "La dimension sociale au fondement de cet accord, la conférence sur les retraites et les salaires, elle est où Carole ?". Silence dans la salle et question suivante. Les promesses de Macron n'engagent effectivement que ceux qui les entendent. Le PS a bien du mal à expliquer la différence depuis sa venue au gouvernement. Quelques mesurettes, une augmentation d'aide sociale par-ci et par-là.
À la tribune de l'assemblée, le RN et LFI s'imposent comme les oppositions incontestables, même si le RN s'oppose davantage dans les paroles que les votes. Un jour, le député LFI David Guiraud s'emporte de toute sa verve face à un ministre PS, qu'il le traite d'antisémite, sans que cela n'ait aucun lien avec le sujet. La députée Ersilia Soudais balance un mot à peine audible. Un élu Renaissance lui jette une bouteille. Une bagarre éclate au sein de l'hémicycle.
Un drôle de commun accord se diffuse dans toute la classe politique, LFI est le seul responsable de ses violences. Des sanctions tombent, les médias se déchaînent. Un militant LFI est sauvagement agressé à Lyon par un groupe au profil étonnant, dont un ancien candidat aux élections départementales de Renaissance et une jeune femme qui retweete Marine Le Pen. La presse régionale évoque une dispute de jeunes qui a mal tourné, fin de l'affaire.
Cette coalition PS et macronistes fait de LFI l'ennemi, l'anti-France pour citer Thevenot, qui reprend ainsi la rhétorique fasciste. La déferlante de violence n'a jamais été aussi importante envers LFI et ses militants. On oublierait presque que ce gouvernement a été fait contre le Rassemblement national, plutôt épargné dans les circonstances. Par ailleurs, il se murmure que de nouveaux dîners ont eu lieu entre des cadres de Renaissance et du RN, Lecornu et Thierry Solère y auraient été. De sorte que le PS refuse de commenter de graves rumeurs, mais restant des rumeurs.
Les élections présidentielles se profilent. Le RN dégaine une nouvelle loi Immigration, négociée depuis des mois dans les salons feutrés parisiens auprès de LR et des plus à droite du macronisme. La vice-présidente de l'assemblée et proche de Wauquiez, Naïma Moutchou, a été une des figures de l'avènement de ce projet de loi.
Cette fois, s'en est trop pour Olivier Faure, il demande un rendez-vous avec Macron, il doit attendre des semaines avant que le monarque lui accorde une audience. Un ministre Renaissance rigole alors sur un plateau télévisé d'un Faure qui a attendu toute une soirée pour rien à l'Élysée, et ajoute que ces jours sont sûrement comptés au PS. Au bout de la table, Hollande esquisse un sourire complice, puis reprend la défense de son secrétaire, et appelle à la grande démocratie de son parti pour penser l'avenir.
L'attelage de "l'arc républicain", du PS à Renaissance, se déchire fin 2026.Une tentative de candidature commune débouche sur une explosion de tous les griefs. Le JDD titre : "L'agonie du Front ripoublicain", citant des propos de Bardella. L'électorat de droite préfère se tourner vers un RN bien plus crédible.
Écœurés, les classes pop et les jeunes de gauche hésitent à s'abstenir, se disant que tout est terminé. Certes, LFI constitue une coalition avec une part d'EELV, du PCF, du NPA et de G. s. Certains des alliés de FI ont soutenu le gouvernement de coalition au début, suscitant crainte et méfiance chez certains électeurs de gauche. Cela suffira-t-il cette coalition à gagner ?
Une militante PCF âgée, déçue est reprise dans les médias de Bolloré : "Le RN a un boulevard pour conquérir le pouvoir en 2027, la gauche a encore trahi".
Tout le monde retient son souffle.
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