L'antisémite Balfour, ministre britannique, a été à l'origine de la création d'Israël, derrière les manipulations coloniales européennes, les stratégies de montée de la haine entre juifs et arabes. L'extrême droite reproduit cette méthode. Toute une horrible histoire accusatrice porte sur les juifs, créant des persécutions, depuis l'assassinat qu'on leur reproche de Jésus. Il est intéressant de constater qu'au Moyen-âge, les juifs seront bien mieux respectés au Moyen-Orient, notamment par l'Empire ottoman. En effet, les Ottomans étaient musulmans et non chrétiens. Tout cela se nuance évidemment, or l'ampleur des pogroms européens n'a jamais été atteint par l'Empire Otoman au Moyen-âge. En outre, lorsque l'Espagne fut occupée par une présence musulmane, les juifs seront bien plus libres de leur foi. Tandis que lors de la Reconquista espagnole en 1492, les juifs seront expulsés par les chrétiens.
La haine entre les populations arabes et les personnes de confession juive, on la doit au colonialisme. Le Royaume-Uni avait promis aux indépendantistes arabes de leur offrir un État, s'ils détruisaient l'Empire ottoman, tout en promettant un État aux juifs sionistes. Ce sont deux promesses foncièrement contradictoires, notamment avec la déclaration de Balfour de 1917, qui ont permis la victoire du camp du Royaume-Uni pendant la Première Guerre mondiale. Seulement, la Palestine sera gardée sous domination coloniale. La France et le Royaume-Uni avaient déjà soigneusement dépecé le Proche-Orient pour se partager des zones d'influence dès 1916 avec les accords Sykes-Picot, l'organisation de l'anéantissement de l'Empire ottoman. Ce qui a durablement déstabilisé toute la région. Cela aurait pu être le cas de tout le Moyen-Orient, néanmoins la Turquie de Mustapha Kemal a pris de force son territoire aux colonisateurs français et britanniques. Le traité colonialiste de Sèvres de 1920 sera remplacé par le traité de Lausanne en 1923.
Derrière les beaux mots, le projet d'État d'Israël du ministre Balfour était authentiquement antisémite. Il avait pour objectif la déportation d'un maximum de juifs en dehors de l'Europe, dans un État à part, ou bien une colonie sous mandat britannique. La déclaration de Balfour est vue comme fondatrice du sionisme. Or, le seul membre du cabinet Lloyd George a critiqué la déclaration Balfour, qui instaure une identité "nationale" juive hors d'Europe, est aussi le seul juif de ce cabinet. Montagu a compris l'acte de Balfour. La forte opposition aux États-Unis de nombreux juifs à l'État d'Israël, dont on peut constater les grandes manifestations, découle aussi d'une méfiance à une telle proposition de la création d'une identité nationale juive, et d'une opposition à la colonisation israélienne.
Le Royaume-Uni a gardé le contrôle sur la Palestine. Le meilleur moyen a été de monter les arabes contre les juifs. Diviser pour mieux régner. De là débute une haine réciproque d'une intensité traversant le temps, avatar de cette extrême droite israélienne, engendrant Hamas. Autre exemple, la haine entre tutsis et hutus fut orchestrée par la Belgique au Rwanda. Dès lors, la responsabilité incombe bien au Royaume-Uni.
Le Royaume-Uni a gardé le contrôle sur la Palestine. Le meilleur moyen a été de monter les arabes contre les juifs. Diviser pour mieux régner. De là débute une haine réciproque d'une intensité traversant le temps, avatar de cette extrême droite israélienne, engendrant Hamas. Autre exemple, la haine entre tutsis et hutus fut orchestrée par la Belgique au Rwanda. Dès lors, la responsabilité incombe bien au Royaume-Uni.
Les défenseurs de l'extrême droite israélienne rétorquent que les dirigeants de la résistance auraient été des chefs musulmans responsables de la Shoah, en déresponsabilisant Hilter. Cette accusation historique ne tient pas, même les fondateurs d'Israël le disaient.
Figure du sionisme et 1er Premier israélien, Ben-Gourion dira : "Si j'étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C'est normal; nous avons pris leur pays... Il y a eu l'antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce leur faute ?".
Ben-Gourion admet tout simplement que les ignominies antisémites de l'Europe pendant la 2e Guerre mondiale n'était pas du fait des Palestiniens, et que la Nakba de 48, cet exil forcé des Palestiniens, était foncièrement injuste. Netanyahou est donc un révisionniste. En outre, la résolution 194 du 11 décembre 1948 de l'Assemblée générale des Nations-Unies dispose bien du droit au retour des Palestiniens : « Décide qu'il y'a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible ».
Ben-Gourion se fait encore plus limpide : "nous somme venus et nous avons volé leur pays. Pourquoi devraient-ils accepter ?". La résistance palestinienne sera cette réponse, car même après les frontières adoptées par l'ONU en 48, Israël a colonisé largement la Palestine.
Ce n'est même pas un conflit religieux. Le Hamas est arrivé tardivement. L'Organisation de libération de la Palestine a été composée du Fatah, du FPLP et du FDLP, très loin de tout fondement religieux. C'est avant tout une lutte contre la colonisation israélienne. Issam Abd al-Hadi, fondatrice et 1er présidente de l'Union générale des femmes palestiniennes, grande stature internationale. Leila Kalhed, leader du FPLP, première femme députée palestinienne. Ce ne sont guère des figures religieuses, mais de l'émancipation de leur peuple.
Le groupe fondamentaliste Hamas n'est actuellement qu'une partie des nombreux groupes de résistance armée en Palestine. En effet, il est question dans ces autres groupes d'une résistance à un État colonial d'un peuple colonisé, dominé, opprimé, de jeunes désespérés. En dehors même du Hamas, si on est opposé à toute la résistance armée palestinienne, on la considére comme terroriste, c'est oublier que le FLN, le PC sud-africain (dont certains conservateurs) ont été considérés comme terroristes. Sinon on peut évidemment être de l'avis des héritiers de Pétain et l'OAS sur ces derniers. Le FLN, PC sud-africain ont eu recours à la résistance.
Sartre aurait-il dû être condamné ? Imagine-t-on un moment dans ces contextes historiques d'appeler à autre chose que la fin de l'apartheid, comme c'est le cas en Israël selon l'ONU, et le respect du droit international. Ce n'est pas un « simple » conflit entre deux États, c'est une résistance face à un État colonial, d'apartheid, un dominé et un dominant. Netanyahou incarne ce summum de la déshumanisation des Palestiniens. Est-ce une réalité coloniale que le PS, EELV, d'autres ont oublié ? Le rapprochement du CRIF, LICRA avec Netanyahou n'autorise pas le PS ni quiconque se prétendant de gauche à renié la lutte pour la paix, le respect du droit international, la lutte de l'ex-ministre de Rabin, Shulamit Aloni. La position tant décrié de la FI est celle historique de gauche.
Par Antoine Trupiano Remille
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