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Kasbarian le macroniste trumpiste, le libertarianisme au pouvoir en France et en Amérique

Guillaume Kasbarian est un libertarien autoritaire, admirateur du monde Trump.


Il prône un État minimal, une défense extrémiste de la propriété privée comme unique règle de la vie sociale, sans considération du collectif, de l'État de droit et de la démocratie.


L'extrême centrisme du macronisme a permis de se développer les figures les plus dangereuses en son sein. Par sa prétention à être la centralité de tout, la seule option, le macronisme a compté en son cœur de nombreux arrivistes oscillants sur leurs positions à la Braun-Pivet ou Attal, mais aussi des personnalités dont l'idéologie est profondément à craindre tel Kasbarian. Sa démission serait trop tardive, le macronisme est imprégné des Kasbarian.


Kasbarian s'est même opposé lors des débats parlementaires sur les régulations de camp macroniste, pourtant des mesures minimums sur l'urgence climatique. Invité par Musk à rejoindre l'administration Trump, l'influent libertarien Ron Paul exprime que le réchauffement climatique est « le plus grand canular […] depuis des centaines d'années ». De plus en plus de libertariens, notamment aux USA et en Amérique latine, s'opposent à toute rationalité, aux sciences, car c'est un frein à la soumission totale au marché. De sorte que les scientifiques du GIEC sont davantage encore des ennemis que les militants écologistes. Le macroniste Kasbarian est un de ceux qui incarnent cette ligne en France, ou bien le LR Lisnard. Ces libertariens à la Kasbarian se moquent complètement de effets de leur idéologie sur leur collectif, car ce dernier n'existe pas. Or, le réchauffement climatique a des effets dévastateurs qui heurtent la collectivité, notre commune humanité. Cette réalité de réchauffement climatique paraît un obstacle au projet libertarien. La négation du réchauffement climatique coupe toujours plus le mouvement libertarien du monde dit progressiste. Le rapprochement se fait auprès de l'extrême droite et des fondamentalistes religieux.


Certes, le mouvement libertarien a pu trouver des points communs avec les luttes des minorités, comme pour la liberté du travail des femmes, récemment les luttes des TDS. Cela vise à l'accès au travail capitaliste pour tout le monde. Là où la gauche abordait ces combats par l'égalité et l'émancipation, le libertarien y voyait surtout une avancée du marché et une exploitation accrue. Si bien qu'une part des libertariens français, comme la sphère de Gaspard Koenig, essayent bien de tisser des alliances avec les plus libéraux d'EELV, a même soutenu la liste de Tondelier avec la présence de l'ancienne macroniste Ghebali (qui souhaite une ONU des milliardaires). Ils expliquent bien qu'ils portent les luttes des minorités, mais leur approche ne séduit pas vraiment la gauche militante, sans compter toutes les contradictions inhérentes au libertarianisme. Cela ne change pas que des libertariens ont aussi eu leur place dans les conseils de nombreuses dictatures en Amérique latine, appliquant des politiques sexistes et racistes. En effet, la priorité demeure la primauté du marché, et tout adversaire de la gauche demeure un allié au fond du chemin. De plus, le capitalisme est prédateur et les oppressions des minorités créent du profit, de la rentabilité. Un soutien du capitalisme dérégulé doit défendre les minorités dans les limites du capitalisme, c'est du domaine de l'évidence. Juste avant son meeting à EELV, le libertarien Koenig a bien appelé à voter Macron, car il soutient la dérégulation sociale à son paroxysme, et finalement la violence contre les minorités apparaît secondaire. Les liens des dirigeants de Génération Libre de Koenig avec le macronisme ne sont un mystère pour personne.


Javier Milei représente cette fusion des libertariens et des fondamentalistes religieux opposés au droit à l'IVG, aux droits LGBTQ ou l'antiracisme. C'est aussi le reflet du dirigeant autoritaire Bukele au Salvador, qui a refusé l'inscription de l'IVG et l'avortement dans la Constitution, s'est violemment attaqué à l'indépendance des magistrats, et ne cesse de tout entreprendre afin d'étendre son pouvoir. Il combine cela à une privatisation sans fin de tous les secteurs de la vie des salvadoriens.


Dans cette perspective, Kasbarian prend beaucoup au conservatisme paysan, dans la lignée du Parti agraire et paysan français. Ce parti se revendiquait apolitique, au-delà du clivage gauche-droite avec des slogans aux relents populistes : « Le blé, le lait, le vin, le bétail, la charrue n'ont pas d'opinion politique ». Cela rappelle assez bien certains discours de Kasbarian, est-ce une manière de s'inventer des liens avec la paysannerie par opportunisme électoral ou vraiment le signe d'un emprunt idéologique. L'Histoire rappelle les conséquences des liens accrus entre ce type de figures et l'extrême droite. Les députés du Parti agraire et paysan français avaient massivement apporté leur soutien aux pleins pouvoirs de Pétain, puis ces dirigeants avaient participé au régime de Vichy. Cette revendication d'un conservatisme local, de représenter une vraie France ne cachait pas que cette vision réactionnaire était avant tout excluante et raciste.


Kasbarian porte une vision jusqu'au-boutiste de la propriété privée, particulièrement la propriété lucrative. Il a combattu sans cesse l'existence même de la notion de logement public à l'Assemblée. C'est le début de sa volonté libertarienne de privatiser jusqu'aux fonctions régaliennes de l'État (défense, justice...). Pourquoi donc être au gouvernement avec des héritiers d'une droite interventionniste de l'État, gaulliste, néolibérale ?


Après un début chaotique, des réformes foncièrement libertariennes désastreuses, et cela à l'épreuve de l'État de droit, Milei commence à se résigner à un Parlement plutôt composé de néolibéraux ou d'ultralibéraux. Les libertariens ne peuvent souvent pas gouverner sans la famille libéral dans son complet. Dès lors, Kasbarian accepte aussi de gouverner avec une droite française historiquement néolibérale, tout comme Lisnard d'ailleurs.


In fine, la présence du libertarien Kasbarian au gouvernement semble le miroir de l'international. Les régimes libertariens-autoritaires forment des coalitions avec des pays néolibéraux, à l’avant-garde du capitalisme dérégulé. Un libertarien sait que plus le camp néolibéral avance, plus le sien avance.


Fort rapidement, l'État de droit, la démocratie se transforment en obstacle pour les libertariens. Tout peut être une source de profit. Avec les libertariens, les pans de la vie quotidienne des individus, des politiques sociales et environnementales jusqu’ici préservées, seront soumis au marché.


Antoine Trupiano Remille



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