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Ces israéliens intimidés, menacés ou morts pour la paix

Israël massacre les Palestiniens. L'extrême droite n'a jamais arrêté d'assassiner, menacer, ostraciser les militants israéliens de la paix, profitant d'un Parti travailliste épris de contradictions et de lâcheté. Grunnzweig, Sternhell, Burg...Israël massacre les Palestiniens. L'extrême droite n'a jamais arrêté d'assassiner, menacer, ostraciser les militants israéliens de la paix, profitant d'un Parti travailliste épris de contradictions et de lâcheté. Grunnzweig, Sternhell, Burg...


Le Lehi, ancêtre du Likoud (Shamir, figure du Lehi, mentor de Nétanyahu et ancien Premier ministre), a assassiné en 48 le médiateur ONU Folke Bernadotte, derrière la libération de milliers de prisonniers des camps de concentration, et les propositions de paix. L'extrême droite israélienne, le Likoud ont encore tué des dizaines d'agents de paix de l'ONU depuis les bombardements terribles qui accablent la population de la Bande de Gaza ces dernières semaines.


En 1983, Emil Grunnzweig, officier dans la Guerre des 6 jours, manifeste contre la Guerre au Liban, exige la démission du criminel de guerre et le ministre de la Défense Ariel Sharon, rendu responsable des massacres d'enfants palestiniens à Sabra et Chatila. Il est assassiné. Grunnzweig était devenu membre de La Paix maintenant. L'extrême droite israélienne étau alors ce groupe dangereux pour la nation, Shamir (figure du groupe fasciste Léhi) est PM. Une grenade est lancée en pleine faute. Grunnzweig meurt dans une manifestation pour la paix.


Le plus célèbre assassinat est le Premier ministre Rabin le 4 novembre 1995, mort aussi dans une manifestation pour la paix. De militaire à pacifiste, sa femme Leah Rabin est claire sur la responsabilité du Likoud de Netanyahu : «Je lui reproche bel et bien». Elle accueille même Arafat chez elle. Léah Rabin a vu défiler des partisans d'extrême droite, issus du Likoud et ses alliés, qui se sont amassés devant son domicile aux crises de « Rabin traître, assassin ». Jusqu'à son dernier souffle en 2000, elle a attaqué autant le Parti travailliste que tout opposant à la paix.


Léah Rabin recadre tous les faussaires de la paix. Sur les actes de Barak (PM 1999-2001) pendant le sommet du Camp David II en 2000, elle est tranchante : « Yitzhak se retourne sûrement dans sa tombe », « une déception totale », cassant celui qui se voit en héritier spirituel. Elle est alors exténuée d'entendre les hypocrites Sharon, Olmert et Nétanyahu refuser de négocier avec Arafat, prétextant son sang sur les mains. Elle leur assène la réplique : «Yasser Arafat est le dirigeant incontesté, le seul partenaire». Elle veut la paix.


La ministre de Rabin, la pacifiste Shulamit Aloni, a vécu sous les menaces de mort. Elle ne cessera jamais de lutter. ”Détruire les maisons de civils innocents est un crime de guerre“ balance-t-elle en 2002 au Likoud. Elle combat l'instrumentalisation de l'antisémitisme.


Avraham Burg est un militant pacifiste, blessé par la grenade lancée dans la manif de 1983, qui coûte la vie à Grunnzweig. L'ancien Président de la Knesset a essayé de porter la paix au Parti travailliste. Rabin mort, il en sera ostracisé, au bénéfice des accords d'apparatchiks. Il est cinglant en 2003. Il a risqué sa vie pour la paix, il a vu mourir Rabin : "Israël, ayant cessé de se soucier des enfants des Palestiniens, ne devrait pas être surpris lorsqu'ils se lavent dans la haine et se font exploser". Il exprime ensuite : "Plus Israël tarde à parvenir à un accord avec un État palestinien souverain, plus la société palestinienne se radicalisera, adoptera les idéologies maximalistes et djihadistes, plus la société israélienne perdra son sens moral". Il affirme que les Israéliens "ne sont pas suffisamment sensibles à ce qui arrive aux autres et, à bien des égards, sont trop indifférents à la souffrance des autres. Nous avons confisqué, nous avons monopolisé la souffrance". Pourtant fils du ministre religieux Yosef Burg, il dit : "Qui est responsable de notre relation fondamentale au sol ? Les colons. Les deux tribus responsables de la dimension spirituelle et de la dimension territoriale sont un Israël anti-moderne". Il ne mâche pas ses mots pour faire réagir son peuple, le monde : "un Président américain peut toujours faire avancer un PM israélien", "Israël a besoin de décisions dramatiques, comme celle de De Gaulle qui abandonne l’Algérie".


Tout le monde n'a pas eu le courage de garder ses positions face à l'ostracisation. L'historien reconnu Benny Morris est purgé en 90 de Jerusalem Post, pris par le riche héritier britannique Conrad Black (Trump le graciera de ses crimes), proche du Likoud. Il revire ensuite. Il a fait des travaux exécrés en Israël sur les massacres, exécutions arbitraires, viols de la Nakba de 48. Licencié de Jérusalem Post, il devient précaire, et donc revire de position en 2004, retrouvant alors des fonctions universitaires, respectabilité. Le vieil historien Benny Morris signe quand même une tribune forte en 2023, avec tant d'universitaires Israéliens silencieux depuis la mort de Rabin, afin de dénoncer Israël pour son imposition d’un régime d’apartheid aux Palestiniens. Un moyen de racheter sa conscience ?


Ce n'est pas le cas de l'illustre historien Israëlien Zeev Sternhell, un des fondateurs de la Paix maintenant, et figure à jamais de la paix. Il fut bien trop réputé pour subir la même ostracisation que les autres. Or, il a affronté les menaces de mort et même un attentat. Un engin explosif piégé est placé devant son domicile le 25 septembre 2008. Il en réchappe, tout de même blessé. Peu importe les intimidations, Zeev Sternhell ne se taira pas. Sa vie vaut moins que ses convictions, et il ne se silencie pas sur l'apartheid des Palestiniens. Il décéde en laissant une ultime parole d'alerte au monde entier. Ce survivant de la Shoah, dont la famille a été génocidée, et combattant pour l'avènement d'Israël, proclame dans une tribune en 2018 : "En Israël pousse un racisme proche du nazisme à ses débuts".


Le mouvement de la paix Israélien s'est nettement transformé, et rapproché d'une manière insidieuse de l'extrême droite israélienne par ses silences. Combien en Israël reste-t-il de Zeev Sternhell, Leah Rabin, d'Aloni, de vrais héritiers du sacrifice de Grunzweig ? Combien demeure-t-il dans les coins d'Israël, tapis dans l'ombre de leur lâcheté, de Morris, de Peres, de Barak qui font passer leur carrière, leur avenir, leur nationalisme, avant cette aspiration de paix qui a pu traverser leur âme ? Combien de fois une part de la "gauche" israélienne devra-t-elle être silencieuse face à la violence de certains qui ont constitué Israël, aux assassinats des émissaires de la paix à la Folke Bernadotte, aux actes des héritiers du fasciste Lehi ? La lâcheté est une violence.


Par Antoine Trupiano Remille

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